En cherchant à prolonger le thème « Au Quotidien », que j’ai abordé précédemment, j’ai décidé de changer de format, d’ouvrir un peu plus le cadre. Toujours au crayon gras, avec diverses nuances de gris, différents jeux d’ombres et de lumières, j’ai tenté de reproduire une vision presque anodine de la vie de tous les jours, mais avec ses détails qui font sens. En plus du cadre, j’ai changé de perspective en cherchant une certaine symétrie dans ces deux environnements. Un intérieur, et un extérieur.

A l’intérieur, « At Home », il n’y a plus personne, mais les différents meubles, miroirs, plantes, ustensiles et différents éléments qui peuplent la pièce lui donnent vie. De même que la lumière provenant de différentes sources. Il n’y a personne, et pourtant c’est vivant.

A l’extérieur, « Jour d’hiver », il y a du monde, enfin quelques personnes, chacune allant à leur propre vitesse. Ici, j’ai poussé les différentes nuances de gris à quelque chose de plus prononcé, comme si je faisais une gravure. Mais la recherche est la même, capturer un mouvement, un instant, quelque chose de figé et pourtant vivant. Ce qui a également changé en termes de point de vue, c’est ma volonté de me mettre plus proche du sol, d’avoir un regard d’enfant. D’où l’idée de cette être presque gigantesque, un père qui accompagne son fils, un enfant curieux de ce qui l’entoure.

C’est là ma recherche avec ces deux dessins : retrouver un regard enfantin, un regard où tout nous semble plus grand, tout nous intrigue, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Cet enfant, c’est moi, comme ça pourrait être n’importe qui. Les deux dessins peuvent presque être liés, comme un simple champs/contre-champs, avec une ellipse spatio-temporelle entre ces deux environnements. Il y a un mouvement dans chaque dessin, et entre chaque dessin.