Après avoir étudié en licence Cinéma, je me suis lancée en tant que monteuse truqueuse afin de pouvoir manipuler l’image. Ayant toujours soif de savoir, j’ai poursuivi mes études en Master de Trucage de l’Image et du Son, ce qui m’a apporté un savoir poussé en 3D et effets spéciaux. Durant mon cheminement scolaire, bien que je l’ai consacré à l’image mouvante du cinéma, ma première passion restait malgré tout la photographie. Mon parcours m’a donc aussi influencé dans ma vision photographique, lui conférant une esthétique inspirée des plans cinéma parfois. Tandis que mes compétences en effets spéciaux m’ont permis de retravailler mes photographies toujours plus loin, amenant à des compositions parfois complètement réinventées.

À travers ces séries d’autoportraits, mon intention est d’évoquer l’atmosphère qui s’installe peu après le début du confinement, un vide abyssal qui m’a submergé, l’angoisse et la peur étant reines de cette bataille. Dans la série « Les flots indomptés », les bouteilles à la mer sont une manière d’évoquer pour moi l’impossibilité de communiquer, la détresse des appels à l’aide qui restent sans réponse malgré la tourmente implacable. La tentative de communiquer avec l’extérieur qui échoue et dérive au cœur d’un océan infini. Le maelstrom des émotions est exprimé à travers l’idée de ces flots qui m’enveloppent, de ces voilages de pensées qui m’entourent. Tout cela m’isole du monde réel, et créer ainsi, l’image d’une banquise brisée en morceaux et qui dérive en plein océan.